Exposition réalisée en collaboration avec Buy-Sellf Art Club

40mcube
48, avenue Sergent Maginot
35000 Rennes

Espèces d’Hybrides regroupe des œuvres qui singent ou évoquent des formes de la nature – végétaux, minéraux – tout en employant des matériaux industriels, principalement utilisés dans des usages quotidiens.

La manifestation concrète et physique de cette rencontre entre la nature et le monde industriel se matérialise dans le terrain vague, sorte de no man’s land où subsistent de façon éparse les restes d’un monde industriel, abandonné par l’homme, et où la nature reprend progressivement ses droits. C’est dans ce genre d’endroit que l’on trouve par exemple du plastique, du polystyrène, du béton, tout comme une pratique particulièrement urbaine, le graffiti.

Dans cette exposition, les formes et les matières se contredisent. Ainsi L’arbre qui pleure (2009) de Laurent Perbos utilise le plastique coloré des tuyaux d’arrosage tandis que La bille (2005) de Guillaume Poulain représente un tronc d’arbre débité en plusieurs plaques de polystyrène. Guillaume Constantin présente Don’t let the light escape (2007), un rocher en polyéthylène (matière plastique la plus employée dans les emballages) conçu spécifiquement pour être taggé (et ici graffé par Shuck2) comme le sont ceux qui délimitent les parkings. Quant aux photographies d’Aurore Valade, elles constituent un inventaire de plantes grasses provenant d’un jardin botanique abandonné. À l’instar de certains troncs d’arbres que l’on trouve dans les parcs, ces plantes sont gravées de prénoms, de dessins et d’insultes variés. Enfin, le bloc de béton vibrant Concrete Stone (2010) de Vincent Ganivet apparaît comme un vestige de construction, une ruine contemporaine. Il crée une nouvelle catégorie d’objets alliant le minéral et le vivant : ses pierres de béton, simplement posées au sol, se mettent soudainement à vibrer…

Réunies dans un même espace ces œuvres paradoxales constituent un paysage artificiel. L’exposition aborde l’inépuisable question de l’intervention de l’homme sur la nature et de la nature sur l’homme. Mais c’est finalement celle de la trace qui se pose ici, et plus particulièrement la trace de l’artiste sur son environnement.

Photo : Patrice Goasduff.