Musée des beaux-arts de Rennes
20, quai Émile Zola
35000 Rennes

Exposition présentée dans le cadre de la programmation Outsite.

Pour son exposition dans le patio du musée des beaux-arts de Rennes à l’invitation commune de 40mcube et du musée, Maude Maris met en espace cette articulation entre ses peintures et ses sculptures.

Les œuvres de Maude Maris constituent un univers dans lequel sculptures et peintures s’alimentent mutuellement. L’artiste réalise des moulages d’objets d’origine naturelle ou usuels qu’elle met en scène sous forme de maquettes, qu’elle photographie puis qu’elle reproduit en peinture de manière à la fois réaliste et onirique. Ses sculptures, proches de celles représentées dans ses peintures, se situent entre abstraction et figuration de formes familières. Jouant d’effets de miroirs, de mises en abyme et de changements d’échelles, l’ensemble de son travail crée un espace qui nous place d’emblée comme les seuls êtres humains de ces scènes étranges peuplées d’objets.

Pour son exposition dans le patio du musée des beaux-arts de Rennes à l’invitation commune de 40mcube et du musée, Maude Maris met en espace cette articulation entre ses peintures et ses sculptures. L’exposition est constituée d’une série de six nouvelles peintures dont le point de vue induit la hauteur de son accrochage, en vis-à-vis de l’installation Nemeton : une forêt de colonnes, coupées chacune en deux dans leur hauteur, séparées par quatre petites branches de plâtre. La verrière du patio du musée qui surplombe l’exposition a conduit l’artiste à cette idée d’une forêt architecturale contenue dans une sorte d’immense véranda. Les colonnes coupées sont inspirées d’un dessin de perspective architecturale du XVII e siècle d’ Andrea Pozzo, représentant une colonne séparée par quatre tasseaux, comme si elle était entreposée. Les tasseaux sont ici remplacés par un artefact de leur origine : la branche. La colonne elle-même, polygonale, est recouverte d’une «écorce» d’enduit.

L’ensemble des peintures et des sculptures combine différents empilements, gestes élémentaires de construction communs tant à l’enfant, à l’architecte qu’au rituel sacré (lego, temple, stèle, dolmen, autel d’offrandes). Ils parlent de notre relation à la nature et au monde, que nous avons besoin d’ordonner pour les habiter matériellement et spirituellement.
La facture lisse de la peinture et l’arrière-plan à l’horizon indéfini rendent les scènes possibles à toutes les échelles, ouvrent leur pouvoir d’évocation et permettent des interprétations mouvantes.

Le titre de l’exposition et de l’installation, Nemeton, qui signifie à la fois forêt sacrée et sanctuaire en gaulois, rejoue cette relation ancienne entre le végétal et le minéral notamment présente dans la sculpture et l’architecture. La dimension rituelle contenue dans ce terme n’est pas sans intéresser Maude Maris, davantage en termes d’atmosphère que de narration explicite, ses œuvres laissant toujours planer sur les espaces représentés un léger mystère, une certaine ambiguïté.

Maude Maris est représentée par la galerie Isabelle Gounod (Paris).